LOVECRAFT HOWARD PHILLIPS
Biographie
(Etats-Unis, 1890-1937)
« Rien ne me fascine tant que quelque curieuse interruption des lois de la nature, ou quelque monstrueuse intrusion dans notre monde familier d'entités inconnues venues de l'infini extérieur » : bonne auto-définition d'une oeuvre commencée professionnellement en 1922 avec "Herbert West, réanimateur" (Herbert West, reanimator in Dagon, J'ai Lu), et foisonnant en monstres sous-humains — tels les hommes-poissons du "Cauchemar d'Innsmouth" (The shadow over Innsmouth in La couleur tombée du ciel, Présence du Futur) — et surhumains — empruntés aux anciennes mythologies comme Dagon, ou en formant une nouvelle, comme Azathoth, Nyarlathotep, Cthulhu, Yog-Sothoth. La démarche habituelle d'une histoire de H.P. Lovecraft, c'est le passage de la curiosité à l'horreur, chez le lecteur, mais aussi chez le héros qui, appâté par quelque élément insolite, cherche à en savoir plus, et découvre une vérité insoutenable. Et « un jour viendra », lit-on au début de "L'Appel de Cthulhu" (The call of Ctbulhu, 1928 in Dans l'abîme du temps, Présence du Futur), « où la synthèse de ces connaissances dissociées nous ouvrira des perspectives terrifiantes sur la réalité et la place effroyable que nous y occupons ; alors, cette révélation nous rendra fous. »
C'est ce qui est censé être arrivé à l'auteur d'une telle synthèse, Le Nécronomicon : Abdul al-Hazred. Or Lovecraft s'affublait de ce nom quand, enfant émerveillé par les Mille et une nuits, il jouait à l'Arabe. On pourrait donc penser que, premier découvreur de la vision d'ensemble distillée dans ses récits, il en a été la première victime. Mais il se déclare « complètement athée et matérialiste », et ajoute : « L'étrange et le surnaturel me fascinent d'autant plus que je n'en crois pas un mot. » Le visionnaire de génie n'était-il donc qu'un faiseur de talent ?
D'abord, ses évocations — qui semblent relever du surnaturel comme la malédiction qui frappe génération après génération dans "L'Alchimiste" (in Dagon) — trouvent une explication, hors du commun certes, mais non hors de l'univers, et ses dieux et démons ne sont pas transcendants mais venus d'ailleurs : c'est de la science-fiction. Par ailleurs, Lovecraft, ne confondait pas ses inventions avec la réalité, mais (de son propre aveu rêvées avant d'être écrites) elles exprimaient sa vérité : sa crainte du monde extérieur (il a vécu toute sa courte vie en reclus à Providence), sa « xénophobie légendaire » et ses « préjugés ethniques » notés par Sprague de Camp, cependant que Damon Knight le qualifie d'« infirme sur le plan émotionnel ». Mais, sur le plan littéraire, ce géant a exploré un nouveau domaine — beauté d'un univers horrible — largement exploité ensuite par d'autres : Clark Ashton Smith, August Derleth, Brian Lumley, Colin Wilson.... Article de George W. BARLOW (Source : http://www.noosfere.org)
- Les Montagnes Hallucinées (At the Mountains of Madness, 1936) Avis
- L'Affaire Charles Dexter Ward (The case of Charles Dexter Ward , 1941)
- L'Appel de Cthulhu (En coll. avec August DERLETH) (Tales of the Cthulhu Mythos , 1969)
- La Couleur tombée du ciel (1954)
- Dagon (Dagon and other macabre tales, 1969)
- Dans l'abîme du temps (1954)
- Démons et merveilles (1955)
- Je suis d'ailleurs (1961)
- Le Masque de Cthulhu (En coll. avec August DERLETH) (The Mask of Cthulhu , 1958)
- L'Ombre venue de l'espace (En coll. avec August DERLETH) (1971)